Résonances

L’exposition Résonances aborde les coulisses du photojournalisme, du choix d’un reportage à son élaboration et à sa diffusion. À travers des séries photographiques et des textes réflexifs, le collectif se penche sur les émotions et les questionnements qui traversent les photgraphes et journalistes lors de ce processus.

La curiosité initiale pour un sujet ; la réflexion sur la manière « juste » de prendre puis d’assembler les images ou paroles de personnes rencontrées ; la responsabilité induite par le fait de se positionner dans un espace social et médiatique ; les doutes qui nous traversent parfois ; la confrontation à nos propres biais ou angles morts ; l’indignation, l’inquiétude, l’inspiration ou l’espoir face aux situations dont nous sommes témoins ; l’enthousiasme dans le travail au sein du collectif et le sens que nous trouvons dans notre métier en constante évolution.

L’expo aborde plusieurs sujets dont une sélection sera visible a-u Marni et au Vendôme pour les SOS Sessions #2 , événement solidaire et de sensibilisation à l’action de sauvetage en mer de SOS Méditerranée.

→ Morts dans la Méditerranée, à quoi sert- on ?
→ Désobéissance civile, l’objectivité journalistique existe-t-elle ?
→ Irak, les morts sont-ils trop éloignés pour nous émouvoir ?
→ Fossoyeurs, les médias ignorent-ils des catégories socioprofessionnelles ?
→ La guerre à Gaza, comment garder espoir ?
→ Huile de palme, aller à l’encontre de nos certitudes ?
→ La guerre en Ukraine, quelle distance doit-on garder avec nos sujets ?
→ Mawda, l’information publique prime-t-elle sur l’individu ?

Mer Méditerranée, le 9 avril 2024. L’Océan Viking a secouru plus de 450 personnes. Dans quelques heures, le navire accostera en Italie et les naufragés seront pris en charge par les autorités.

C’est le début d’un long processus. Je sais qu’il sera difficile. L’arrivée en Europe n’est pas la fin de la route, c’est le début d’une autre. Mais ce soir-là, sur cette mer cimetière, on danse. À droite, il y a Amin et, à sa gauche, son petit frère de 14 ans. Tous deux ont été détenus des mois par des trafiquants dans un grand entrepôt, sans lumière. Jusqu’à ce matin-là, où on leur a annoncé : « C’est aujourd’hui que vous prenez la mer. » Amin tentait la traversée pour la deuxième fois. « La première fois, les garde-côtes libyens ont tiré sur notre embarcation, elle a pris feu. La moitié des gens sont tombés à l’eau. Ils sont morts », nous a-t-il raconté. Amin sera emprisonné et torturé, puis expulsé vers l’Égypte. Il a retenté sa chance, avec son petit frère. « Notre famille est très pauvre, elle compte sur nous. » Mon cœur se serre à l’idée de l’accueil que leur réserve l’Europe.

Par
Frédéric Pauwels, photographe
Laure Derenne, journaliste
Virginie Nguyen Hoang, photographe

Johanna de Tessières

Photojournaliste, membre du Collectif HUMA, Johanna de Tessières collabore avec des ONG et des médias sur des sujets liés aux droits humains : l’égalité des genres (What the Foot ?!, primé en 2019), la résilience des personnes exilées (#Je suis Humain, avec Amnesty International) ou encore le sauvetage en mer des personnes migrantes (SOS Méditerranée, 2024).

Habituée des zones de conflit, elle a documenté le génocide des Yazidis en Irak par Daech et l’usage du viol comme arme de guerre en RDC. Parallèlement, elle anime des ateliers d’éducation aux médias à la maison des cultures de Molenbeek, alliant photographie et sensibilisation.

Dans le cadre de SOS Sessions #2, événement solidaire au profit de SOS Méditerranée, au Marni et au Vendôme les 16 et 17 janvier

Exploitation pédagogique

Malgré l’abondance d’images qui circulent sur les multiples réseaux sociaux, la photographie reste un magnifique outil de sensibilisation par l’émotion qu’elle véhicule. L’écriture y ajoute des témoignages directs et des clés d’analyse. Nous voyons notre travail comme le point de départ d’une réflexion sur les réalités sociales que nous éclairons et une manière de stimuler un débat, en particulier parmi les jeunes.

À travers l’exposition Résonances, nous avons comme objectif de participer à l’éducation aux médias d’étudiants du secondaire et universitaires. Nous aimerions qu’ils deviennent spectateurs actifs et critiques face aux images qui les assaillent quotidiennement. Avec nos images et textes qui les accompagnent, nous ouvrons la porte à la réflexion et aux questionnements pour amener les jeunes à réfléchir au contexte mais aussi à l’influence que les images peuvent avoir dans notre société.

Nous aimerions aussi rendre compte de l’importance de notre métier dans une société où les fake news et l’information comme outils de propagande sont de plus en plus présents sur nos écrans. Nous mettrons à disposition une fiche pédagogique qui guidera les enseignants lors de et/ou après la visite de l’exposition. Il est également possible de prévoir une intervention en classe des membres du Collectif HUMA dans le cadre du programme « Journalistes en classe » de l’AJP (Association des journalistes professionnels).