Photographies Cédric Gerbehaye
Textes témoignages Caroline Lamarche
Une collaboration samu social, CIRE, l’Ilôt, Médecins du Monde, Brussels Platform Armoede
Nous partageons la ville avec de nombreuses personnes venues d’ailleurs, qui parfois sont “sans papiers” ou sans titre de séjour valable.
Beaucoup ont fui des situations difficiles, parfois dramatiques, en quête de sécurité et d’horizon, dans l’espoir d’un autre possible.
Certain·es viennent d’arriver. D’autres sont là depuis des années.
Certain·es ont des enfants, d’autres sont des enfants.
Certain·es naissent ici, “sans papiers” dès leurs premières heures.
D’autres encore sont des adultes isolés, jeunes ou moins jeunes.
Parmi elles et eux, des malades, parfois à un stade avancé.
Ces réalités sont souvent cachées, occultées.
Les politiques migratoires et leurs modalités d’application bloquent un nombre croissant de personnes dans l’impasse du sans-abrisme et de l’errance.
Le retour aux terres d’origine n’est souvent pas une option pour ces corps et ces âmes trop usés par des années de déracinement, sans autre perspective que l’invisibilité.
Pourtant, nous nous croisons tous les jours. Nous respirons le même air et composons l’histoire de notre ville, de notre société, de notre humanité. Nous sommes ensemble, ici et maintenant.
Le Samusocial (organisation d’urgence sociale qui intervient auprès des personnes sans solution d’hébergement), le CIRÉ (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers), l’Ilot, Médecins du Monde et Brussels Platform Armoede ont décidé de faire campagne ensemble.
Pour témoigner de la réalité de personnes en situation de séjour précaire, accompagnées par le Samusocial, que le photographe Cédric Gerbehaye et l’autrice Caroline Lamarche nous invitent à rencontrer.
Mais aussi pour présenter des solutions en réponse aux impasses opérationnelles actuelles dans l’accueil et l’accompagnement des personnes sans abri et sans papiers.
Des recommandations et des dispositions très pragmatiques ont été identifiées par les acteurs de terrain et peuvent être mises en œuvre. Pour dégager l’horizon et améliorer la vie de ces personnes, particulièrement les plus vulnérables.
Car notre action quotidienne nous rappelle sans cesse ce constat implacable : aucune mesure ne permettra de résoudre le “sans-abrisme” tant qu’on ne trouvera pas des solutions humaines et durables à la question des “sans papiers”.
Ces personnes doivent pouvoir être considérées, aidées et protégées.
C’est une question de bon sens, de droits et de dignité, la leur autant que la nôtre.