Et si...

Il y a, nous semble-t-il, une réelle urgence à réenchanter le monde, à rêver de nouveaux récits, pour trouver des solutions innovantes aux défis que nous traversons. La crise sanitaire, s’ajoutant aux autres crises ouvre, pour la nouvelle génération, des perspectives d’avenir qui sont pour le moins désespérantes. La société s’attaque à ces problèmes en proposant les mêmes solutions, prônant l’absence d’alternative, dégageant d’un revers de la main toute initiative allant à l’encontre du système en utilisant, comme un juron, le terme “utopie”.

De là où nous sommes, comédien·ne·s, improvisateur·ice·s, metteur·e·s en scène, notre envie est de proposer un spectacle jeune public qui joue avec la construction d’histoire, une expérience dans laquelle les enfants peuvent intervenir concrètement sur un récit. Nous voulons créer un cadre, en amont du spectacle, pour rêver ensemble à ce qu’il·elle·s aimeraient voir sur scène, et leur offrir le plaisir de découvrir comment leurs idées se retrouvent sur le plateau. Nous voulons leur faire prendre confiance dans le fait que, s’il·elle·s ont le pouvoir de changer le cours d’une histoire fictive, il·elle·s ont aussi le pouvoir de changer celui de l’Histoire.
Nous sommes persuadés que les enfants ont en eux bien plus d’idées nouvelles que nous, et nous voulons entendre ces idées, les explorer, leur donner de l’importance, leur donner corps. Nous voulons rendre à la génération suivante les rênes de leurs récits.

Nous créons ce spectacle dans l’objectif de le jouer au sein même des établissements scolaires, que ce soit dans une salle de sport, un réfectoire ou une salle polyvalente. Nous voulons montrer aux enfants que l’imagination n’appartient pas uniquement aux lieux d’art et de fiction. Par ce choix artistique, nous entendons impliquer l’art dans l’espace quotidien. En nous appropriant et en détournant ces espaces, nous leur proposons de poser dessus un nouveau regard.
Nous souhaitons également proposer un autre rapport entre les comédien·ne·s et les spectateur·ice·s, en cultivant une grande proximité entre la “scène” et le public.

Noémi Knecht, Quentin Lemenu, Gentiane van Nuffel