Théâtre Marionnettes
"Othmane Moumen entre dans le costume de son père et retrace le parcours d’un homme frêle et balayé par les vents entre le Maroc et le Tarmac de Zaventem. Des urgences découlent les plus beaux projets." rtbf.be
Tout public dès 15 ans
Dans Parti en fumée, Othmane Moumen tente de déchiffrer l’énigme de son père. Il y a sept ans, on lui a diagnostiqué un cancer des poumons en stade 4… le stade terminal. Depuis, il ne lui reste qu’un poumon. Pourtant, son père est toujours là. Comme un sursis inespéré. Et il continue à fumer clope sur clope.
Le poumon, c’est l’organe de la tristesse chez les Chinois, paraît-il. Alors, je me demande… Pourquoi il s’inflige ça ? Pourquoi il n’arrête pas ? Les questions affluent dans ma tête, face à ce papa qui ne parle pas. Pourquoi a-t-il migré un jour ? Pourquoi ne bouge-t-il plus aujourd’hui ? Pourquoi refuse-t-il de repartir ? Ce n’est pas facile de lui tirer les vers du nez. La pudeur des pères, quoi ! Mais je suis allé l’interroger. Je l’ai enregistré. J’ai sa voix. Elle est là, dans la boîte, prête à être utilisée.
Une pièce d’une poésie brûlante. ***
Il se dégage une émotion magique de ce spectacle tout doux,
bercé notamment par la voix de la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum. On y esquisse des pas de danse qui englobent ce que les mots ne peuvent pas, on y interroge le sentiment de mélancolie,
on questionne l’hérédité, mais surtout, on y joue une drôle de course avec le temps, dans une forme de réconciliation père fils prémortem. Troublant !
Le portrait universel d’un homme unique - Eric Russon L’Echo
Lors d’un workshop de marionnettes avec Natacha Belova, Othmane Moumen construit de ses propres mains un double de son père, pour le faire parler. Ce temps gagné sur la mort est une occasion pour lui d’approfondir l’enquête, de laisser son père se raconter par l’intermédiaire de la marionnette, vite, avant qu’il ne parte définitivement en fumée… Othmane Moumen livre un dialogue attendrissant et non dénué d’humour, entre un fils et son père.
Génie du mime et du jeu corporel, Othmane Moumen s’efface cette fois derrière la frêle silhouette de son père, ce qui ne l’empêche pas de lui insuffler son énergie vitale. Outre une marionnette à taille réelle qui vous bluffe de réalisme, le créateur a aussi conçu une minuscule marionnette articulée, métaphore de ce père aujourd’hui diminué par la maladie. Catherine Makereel, Le Soir
Othmane ne prononce pas un mot, mais nous donne à voir tout un monde. Il ne « dit » rien, pourtant il dit tout de par sa présence sur scène. Nous entrons dans son intimité, il met ses tripes sur la table afin de rendre hommage à un homme pourtant toujours vivant. Ce choix de mise en scène nous permet de nous interroger sur la volonté de garder une trace tant de la voix que des traits d’une personne : montrer pour toujours se souvenir ? Camille Mayenez, Le Suricate Magazine
Entretien avec Othmane Moumen, par François Caudron, Musiq’3
- Le 6 septembre 2024 à 20:00
- Le 7 septembre 2024 à 19:00