Résidence solo Francesca Rita Saraullo
Francesca Rita Saraullo est artiste chorégraphique et visuelle, danseuse-performeuse habitant à Bruxelles depuis 2012. Elle combine des projets personnels (solos) avec des collaborations en duo ou en collectif.
Son activité artistique se nourrit de sa formation académique, humaniste et scientifique en arts visuels et performatifs, et de son parcours d’autodidacte en danse et en théâtre.
S’attachant à l’esthétique de l’ordinaire, à la mémoire et à l’imaginaire, elle déplace sa pratique artistique à la limite entre la réalité et la fiction. L’univers humain et, en particulier, l’univers féminin est le moteur d’où émergent sa pensée et son acte créatif.
Elle est actuellement dans la phase de recherche-exploration d’un nouveau projet « Archéologie du geste », dont un premier volet sous une forme courte et adaptée aux espaces non théâtraux ANAMNESIS.
ANAMNESIS from francesca saraullo on Vimeo.
et, un deuxième volet sous forme d’objet vidéo W. réalisé pendant la période du confinement Mars-Mai 2020. Du micro au macro, de la voix à la danse W. présente une Mosaïque pelvien de 13 femmes.
W. from francesca saraullo on Vimeo.
ARCHÉOLOGIE DU GESTE est un projet où j’explore le corps comme archive de mémoires archaïques et la capacité de l’espace, du mouvement et de l’imagerie à les déclencher.
Un corps qui danse est un corps « ”entre-deux“ : un corps-mémoire et un corps actuel. Le passage de l’un à l’autre, qui se fait toujours dans les deux sens en même temps, est à la fois un acte d’ "appel" au présent et de "rappel" au passé ». (Entre deux, Daniel Sibony).
En m’inspirant librement par la pensée de l’écrivain et psychanalyste Daniel Sibony, je recherche un CORPUS de gestes préverbales, primaires, primitifs dans une écoute sensible du mouvement afin de recontacter une trace ou plusieurs traces archaïques dans le corps comme un acte politique de reconnaissance d’une mémoire individuelle et collective partagée.
Nous vivons aujourd’hui, un moment historique de grands changements paradigmatiques dans la société, la culture et l’environnement, d’un progrès technologique toujours plus rapide ainsi que d’un détachement de nos corps, je trouve nécessaire de réfléchir et s’interroger sur la mémoire comme condition sine qua non pour se relier avec nos racines, nos ancêtres et poser déposer de nouvelles bases, afin d’avoir un regard neuf sur le futur.
En particulier, je veux donner voix et forme à toute cette mémoire ancestrale humaine et non humaine déposée dans le lieu le plus sacré et intime de la femme, la sphère pelvienne, en explorant les possibilités de mouvement et l’imaginaire qui peut émerger d’une zone du corps féminin, énergétiquement reliée à la terre. Une tentative, la mienne, de réactiver le potentiel créatif de l’essence féminine dans sa forme la plus sauvage.
Dans « Archéologie du geste » mon intention est de développer une écriture corporelle qui se combine avec la voix, le texte et le son en construisant ensemble une chorégraphie inédite entre danse et lecture-performance.